TES : conclusion du chapitre sur les enjeux européens

Publié le par Boyer Serge

CONCLUSION : Une puissance incomplète qui s'interroge sur l'avenir : l’Union européenne à un tournant ?

                Le projet politique de Jean Monnet a abouti aujourd'hui à la création d'un vaste marché unique. Mais cette aire de puissance comporte de multiples limites :

-          de fortes inégalités (vues plus haut), mais aussi

-          la faiblesse de la recherche, du poids culturel

-          un poids politique et militaire. La politique européenne de défense n'existe en effet toujours pas : comment concilier des pays ayant une tradition de neutralité comme la Finlande, d'autres pays atlantistes comme le Royaume-Uni et enfin d'autres pays plus indépendants comme la France ? Ces divergences sont apparues au grand jour lors de l'intervention américaine en Irak en 2003 avec deux camps opposés : le camp atlantiste qui soutenait les Etats-Unis (Royaume-Uni, Pologne...) et le camp du refus de la guerre en Irak (autour de l'Allemagne et de la France)

                    La crise actuelle de l’Union européenne (liée aux triples refus français, néerlandais et irlandais) et tous ces défis posent la question du projet européen. Doit-il rester un vaste marché comme le souhaite les Britanniques ? Peut-on y ajouter un objectif social ? Faut-il développer une politique extérieure commune autour du couple historique franco-allemand ? Faut-il rester à une Europe des états (qui pour l’essentiel décident au sein des institutions) ou bien développer une véritable  Europe supranationale ?

 

        Réponse à notre problématique : construction européenne : projet américain ou européen ?

 

1.      Les partisans du maintien de l’acquis essentiellement économique, menés par les Britanniques, mais aussi des pays d’Europe de l’Est comme la Pologne, souhaitent limiter l’U.E. comme pôle économique d’échanges. Aussi l’élargissement à d’autres pays comme la Turquie n’est pas un problème. En cela, ces pays poursuivent le projet américain d’une Europe anti-URSS, aujourd’hui anti-russe. C’est l’expression de Michel FOUCHER, géopoliticien, « finir le job commencé le 6 juin 1944 », c’est-à-dire poursuivre leur hégémonie sur l’ensemble du continent européen.

2.      Les partisans de l’avancée vers un projet plus politique, avec comme axe clé le couple franco-allemand, sont désormais prudents pour de nouveaux élargissements. Ils souhaitent plutôt développer une véritable politique extérieure et de défense de l’Union européenne. En ce sens, il s’agit bien de s’émanciper de la tutelle américaine.

3.      Evidemment les choses sont en réalité plus complexes ; par exemple, le Président Sarkozy est contre l’entrée de la Turquie au sein de l’Union européenne, mais il vient de réintégrer l’état-major français dans le commandement de l’OTAN

 

 

        Finalement, ces questions portent sur l’identité même de l’Europe. C’est bien ce que montre le débat sur la candidature de la Turquie. Aujourd’hui, il existe évidemment de multiples réponses à ces interrogations. La tendance est bien à une Europe à géométrie variable avec un « noyau dur » de pays qui adhérent à toutes les actions et une série de pays périphériques choisissant ou refusant les secteurs de l’Union européenne en fonction de leur intérêt.

 

Type de projet

Pays leaders

Projet fédéral ou supranational ?

Elargissements

Bilan

Rester un pôle économique

Grande-Bretagne

Projet d’une Europe fédérale

Poursuite avec Turquie

Une Europe à géométrie variable

Aller plus loin au niveau politique

Allemagne

France

Projet d’une Europe plus supranationale

Pause, pas la Turquie pour l’instant

Publié dans Histoire

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article