TES : 3°. Avancées et contradictions de l'Union européenne

Publié le par Boyer Serge

3°. Avancées et contradictions

a)      Une aire de puissance économique  = héritage préservé

 

             Aujourd’hui, l’Union européenne représente le premier pôle économique mondial : 1er PIB, première zone d’investissements à l’étranger, premier espace touristique… Composée de cinq puissances économiques sur les dix premières mondiales (Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Espagne), cet espace est un centre d'impulsion de l'économie mondiale. L'interface maritime du « Northern Range » est une des plus actives du monde (plus de 200 bateaux par jour au large du Pas-de-Calais), la "city" de Londres reste une place financière de rang mondial (assurances, cotations de produits comme le café) et Paris, la première ville touristique du monde... L'Union européenne dont le centre est la mégalopole européenne de Londres à Milan,  est bien un espace au coeur de la mondialisation. Cette prospérité fait de l'Union européenne un espace attractif au niveau démographique. Chaque année près de 2 millions d'immigrés arrivent dans les pays d'Europe occidentale.

              Ces excellents résultats économiques sont plus liés à l’essor progressif du capitalisme à partir de la fin du Moyen-Age et surtout de la révolution industrielle. Cependant, la construction européenne a accéléré la modernisation de l’agriculture (subventions agricoles) et de l’industrie (marché unique concurrentiel). Ainsi la croissance économique rapide de la CEE a motivé le Royaume-Uni a adhéré aux instances européennes.

             Cependant, cette aire de puissance se caractérise par des échanges surtout internes (environ les 2/3). Le rejet de la Constitution et sa conséquence politique (le coup d'arrêt de nouvelles avancées de la construction européenne) montre que l'Union européenne est plus une aire de puissances, c'est-à-dire un ensemble de puissances, et non une aire de puissance comme en Amérique du Nord.

                De plus, les multiples élargissements ne favorisent pas la cohésion de l'Union européenne. 

 

b)      Cette puissance a su à la fois s’agrandir (élargissements) et développer une politique de convergence (PAC = autosuffisance atteinte et même nbx pays exportateurs) et les différenciations régionales (FEDER fonds eur de développement régional)

 

        La construction européenne débute autour de 6 pays fondateurs d'Europe occidentale (France, Allemagne, Italie et les 3 pays du Bénélux = Belgique, Pays-Bas et Luxembourg). On assiste ensuite à une série d'élargissements vers le Nord-Ouest ( Royaume-Uni, Irlande et Danemark en 1972) et vers le Sud (Grèce en 1981 et Espagne-Portugal en 1986). Enfin, la fin de la Guerre froide permet une extension vers l'Europe centrale et orientale en 1995 (Suède, Finlande, Autriche) et 2004 (8 pays de l'Estonie à la Slovénie, plus Malte et Chypre). Nous sommes donc passés de 6 pays dans les années 1950 à 27 pays aujourd'hui. Cet élargissement s'accompagne d'une politique d'approfondissement (rapprochement des économies qui aboutit, par exemple, au marché unique en 1993) ainsi que d'une politique agricole (PAC, politique agricole commune) et régionale (FEDER,  fonds européen de développement régional) dont l'objectif est de gommer les inégalités entre les régions européennes.

                       Cette double ambition de la construction européenne d’accueillir tous les pays européens et de rapprocher leurs économies parait facile lorsqu'il s'agit de pays aux économies proches (pays d'Europe occidentale développés, au coeur de la dorsale), mais de plus en plus difficile au fur et à mesure de l'éloignement vers des pays périphériques peu développés, pauvres et assez ruraux. Si l'intégration de l'Espagne et de l'Irlande a réussi, celles des anciens pays communistes comme la Pologne ou la Roumanie sera plus dure. Par exemple, la comparaison des PIB/habitant montre que le niveau de vie des Luxembourgeois est 20 fois plus éleve que celui des Bulgares, derniers entrants dans l'Union européenne. Cet essor des inégalités explique la hausse des dépenses (création du FEDER en 1975) au moment où les grands pays financeurs de l'Union européenne  comme l’Allemagne ou la France sont dans une situation économique difficile. Aussi, ils ne souhaitent pas augmenter le budget européen. De même, la réforme d’institutions prévues pour 6 est aujourd’hui urgente ! Enfin, la puissance européenne reste incomplète

 

Publié dans Histoire

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